Nouveau mode de gouvernance et changement de formule : quel avenir pour la BNXT League ?
En difficultés financières, la ligue belgo-néerlandaise compte sur le soutien des clubs pour sauver la compétition.
- Publié le 01-03-2024 à 19h42
Cette semaine débute la phase transfrontalière de la BNXT League entre clubs belges et néerlandais. Comme lors des deux saisons précédentes, les cinq meilleures équipes belges et le top 5 des Pays-Bas au terme de la phase nationale s’affrontent au sein du groupe Elite Gold. Les autres équipes se retrouvent, elles, dans le groupe Elite Silver. Une configuration qu’on ne reverra sans doute plus dans les années à venir.
Depuis son lancement en 2021, il faut reconnaître que la compétition belgo-néerlandaise n’a pas enregistré le succès escompté sur les plans commercial et sportif. Si bien que la ligue s’est retrouvée sans sponsor principal depuis le retrait de BetFIRST, conditionné par l’interdiction de la publicité pour les jeux de hasard dans le monde sportif.
”Sans le soutien d’un sponsor principal, la ligue serait tout en grand danger”, nous avait confié Wim Van De Keere, general manager de la Pro basketball League, il y a plus ou moins un an. Déjà affaiblie par le passage du Covid et maintenant privée de sponsor majeur, la ligue n’a pas pu éviter la crise financière.
Les clubs comme actionnaires de la ligue
En besoin de fonds propres pour renflouer les caisses, la BNXT League a entériné un accord avec les clubs pour mettre sur pied un plan de redressement. L’assemblée générale du 16 décembre dernier a acté l’entrée en actionnariat de 18 des 20 clubs (Yoast Utd et BAL ne se sont pas engagés). Cet actionnariat signifie, d’une part, que les fonds propres de la BNXT League sont en grande partie assainis par les clubs eux-mêmes et, d’autre part, qu’ensemble, ils acquièrent une maîtrise encore plus ferme sur l’orientation et l’ambition de la ligue.
Le coût de l’entrée en actionnariat est de 30 000 euros par club, en plus des frais de participation annuels, à payer en deux tranches (une au mois de mars et l’autre en octobre). De quoi éponger les dettes accumulées par la Ligue ces dernières années. Un refinancement qui a été accompagné d’une réduction de certains coûts : moins de personnel à la Ligue, plus de All-Star ni de soirée pour la remise des Awards.
”L’objectif est de pérenniser et réaffirmer la continuité de cette ligue belgo-néerlandaise”, nous glisse Thierry Wilquin, manager général du club de Mons-Hainaut.
”Le premier argument de ce changement de gouvernance n’était certainement pas d’ordre financier, explique Axel Hervelle, directeur général du Spirou Charleroi. L’objectif prioritaire est de trouver des nouvelles solutions pour développer et dynamiser la compétition. L’entrée en actionnariat démontre une volonté commune de s’en donner les moyens.”
Une nouvelle formule sur la table
Un point sur lequel l’avis semble unanime concerne la formule de compétition qui doit encore évoluer. “On a besoin d’un système plus lisible et clair pour le public. Quelquechose de simple et efficace”, ajoute Axel Hervelle.
La compétition a surtout besoin de stabilité.
La majorité des clubs serait en faveur d’une formule classique en aller-retour entre tous les clubs du championnat. Pour ensuite extraire les huit meilleures équipes de chaque pays et procéder à des playoffs nationaux. “L’avantage de ce genre de formule est que le calendrier complet serait fixé et connu dès le début de la saison, précise Thierry Wilquin. Ce qui n’est pas le cas actuellement avec le système d’Elite Gold et Elite Silver. En revanche, avec 20 clubs inscrits, cela représente beaucoup de matchs à planifier. La compétition a surtout besoin de stabilité.”
Axel Hervelle va même plus loin : “Pourquoi ne pas créer, à terme, une deuxième compétition en milieu de saison comme la semaine des As en France ou la Coupe du Roi en Espagne qui rassemble les meilleures équipes du classement à la mi-championnat. Cela augmenterait l’intérêt des matchs en début de saison avant la bataille finale pour les playoffs.”
Tout cela fera l’objet de discussions lors d’une Assemblée générale prévue ce week-end. Ce qui marquera sans doute un tournant décisif pour l’avenir de la BNXT League. L’optimisme reste en tout cas de rigueur.
Il existe de l’engouement et une demande autour du basket.
”Il existe de l’engouement et une demande autour du basket. Les Belgian Cats et les Belgian Lions l’ont encore prouvé récemment. Pour tendre vers ça en BNXT League, il faut pouvoir élever le niveau et la qualité de la compétition. Cela passera aussi par la formation, qui doit être la base de tout pour préparer l’avenir. La ligue n’est pas seule responsable de la situation. Les clubs doivent aussi prendre leurs responsabilités”, ajoute Axel Hervelle.
Le président néerlandais de la BNXT League, Ramses Braakman, avait lui salué l’esprit d’entreprise et l’ambition des clubs. “Financièrement, notre jeune ligue n’a pas eu la vie facile. Je dois être honnête à ce sujet. Parce que nous n’existons que depuis deux saisons et demie et que le produit BNXT est encore en cours de développement, nous n’avions pas les reins assez solides pour faire face à cette situation. Les clubs belges et néerlandais ont adopté une attitude constructive et ont surtout fait preuve de courage. Leur attitude témoigne d’une foi en notre initiative commune et d’une solide ambition !”